Je me masturbe, donc je suis !
Il est 18h52, vous venez de passer tout un après-midi avec Albert, bel apollon, rencontré à la salle de sport.
C’est son jogging gris, moulant son superbe manioc, qui a définitivement su vous convaincre… il y avait de quoi faire là, après l’avoir limé (rapé), quelques belles et grandes kassavs.
3h09 de performance… vous avez limé avec foi, dévouement et patriotisme. Albert est à l’écoute, déterminé et dynamique… vous êtes admirative !
Mais au final… beaucoup de mousse, très peu de champagne… la magie n’a pas eu lieu, vous vous contenterez de rentrer déshydratée et courbaturée. Le bon côté est que vous n’irez pas à la salle avant un moment, le quota « dépense physique » de la semaine étant atteint. Le foufounomêtre, lui, annonce un quota « satisfaction » dans le rouge.
Assise sur votre canapé, un verre de vin blanc à la main, vous laissez la télé vous regarder tout en réfléchissant.
La fente de votre paréo noué autour de votre buste s’ouvre et laisse apparaître votre corps délicatement parfumé à l’huile précieuse pailletée. La lumière tamisée révèle vos courbes demandeuses… vous ne pouvez pas entamer votre week-end ainsi !
C’est dans votre armoire, à côté de votre lingerie fine que vous rangez un petit coffre qui renferme quelques mignardises destinées à votre demoiselle.
En tout trois objets, tous offerts par des copines lors de vos anniversaires.
Vous avez toujours voulu les utiliser avec un partenaire. Malheureusement, le dernier à les avoir vu n’a pas trouvé cela utile…
Seule alors ? Mais comment s’y prendre ? Vous trouvez cela étrange de faire la bagatelle seule… sans personne avec qui partager ce moment. Pourtant vos amies semblent tellement bien se débrouiller. Certaines ont même des jours tagués « plaisirs solitaires » alors qu’elles sont en couple.
Vous soupirez de désespoir, l’envie est trop forte, vous lâchez prise : après tout, qui ne tente rien n’a rien ! Vous en saisissez deux : la plume d’autruche pour se maintenir à bonne température et le « Little René 3000 » adapté aux petites faims.
Vous vous sentez d’humeur câline et la plume agitée par votre main habille réveille frissons, soupirs et torsions incontrôlées. C’est en remontant le long de votre jambe droite que vous finissez avec une langoureuse, lente et unique caresse le long de votre fleur. Vous êtes ailleurs, la respiration est profonde, les battements de votre cœur résonnent…
L’index et le majeur gauches entourés de vos lèvres humides encore maquillées, vous saisissez Little René de l’autre main. Fidèle, brave et solidaire, il suit l’amplitude de vos mouvements jusqu’au… Pop ! Champagne !
Quelle surprise ! Vous ne pensiez pas y arriver seule. Vous aviez bien tenté une fois avec vos mimines mais le contact était trop franc et vous a vite refroidit. Ce qu’il y a de perturbant, c’est qu’en présence d’un amant, rien ne vous arrête ! Alors pourquoi ne pouvez-vous pas simplement prendre soin de vous en accédant aux plaisirs solitaires ?
Cet acte encore tabou chez les femmes rend parfois l’approche difficile. Il y a d’ailleurs autant d’approches possibles qu’il y a de femmes. Masturbation par frottement, par pénétration, par vibration, cérébrale, à deux, seule, seule en étant en couple… la liste est longue !
Mieux se connaitre, prendre conscience de son corps, connaître d’autres zones que celle du clitoris, apprendre à mieux respirer pour atteindre l’orgasme sont quelques bienfaits que la masturbation peut apporter aux femmes si elles acceptent de prendre rendez-vous avec elles-mêmes.
Simplement… aucune caresse n’est honteuse.
La masturbation féminine a toujours été tabou pour plusieurs raisons machistes que la société a créées et nourrit au fil des siècles, genre qu’une femme qui a du plaisir sans un homme est honteux, une malheureuse idée reçue totalement aberrante.
Dès qu’une femme fait quelque chose pour son pur et simple plaisir tout est fait et dit pour qu’elles se sentent coupables.
C’est une pulsion naturelle et en plus c’est un booster d’énergie et d’endorphine.
Femme, masturbez-vous !!!
C’est très important qu’une femme se connaisse, qu’elle sache ce qui l’excite ou pas, comment elle peut atteindre l’orgasme, clitoridienne, vaginale ou autres. Ça devient très intéressant pour cette femme d’avoir un ou une partenaire aussi mûre et ouverte d’esprit.
L’énergie sexuelle est une énergie créative…
eh bien, je pensais avoir répondu depuis bien longtemps ! Visiblement, non et je m’en excuse.
Merci pour ce bel appel à la masturbation féminine ! Plus le temps passe et plus on voit naître des études qui prouvent les bienfaits de la masturbation sur différents aspects donc il faut vraiment se défaire des chaînes mentales qui nous empêchent d’accomplir cet acte d’amour envers soi même.
Permettez à un homme d’apporter son témoignage sur ce texte drôle, bien écrit et savoureux.
Non, les hommes ne sont pas tous des machos, stakhanotvistes de la pénétration qui abandonnent leurs partenaires sans ou avec très peu de jouissance une fois leur plaisir pris.
Certains, dont je fais partie, encouragent et aident leurs partenaires à se caresser pendant l’amour.
Je trouve tout à fait normal que le femmes se masturbent. Seules, en couple, avec leurs amis ou amies, où et quand elles veulent, une fois par mois ou trois fois par jour. C’est leur droit le plus strict.
Alors oui, en reprenant le commentaire de SCUD 2013 : Femmes, masturbez-vous !!! pour vous, pour tous les bienfaits que vous en ressentez physiquement et mentalement, pour dormir, pour juste être bien, pour vous retrouver.
Et puis, sans doute le savez vous… c’est l’un des plus beaux spectacles qu’un homme puisse admirer dans sa vie intime, un moment fascinant, une contemplation bouleversante et une preuve de confiance absolue en son partenaire.
Merci et bravo CocoZabrico
Merci pour ce témoignage fort bienveillant et encourageant. Se toucher reste honteux dans l’inconscient de beaucoup d’où l’importance d’en parler.
Cependant, le récit ici ne cherche pas à accuser les hommes de machisme. Il s’agit juste d’une femme pas totalement satisfaite se retrouvant seule chez elle. Il n’est pas question de trouver un responsable à l’insatisfaction de cette dernière puisqu’il n’y en a pas.
Merci encore pour ce regard masculin sur le sujet.