L’audacieux

Vous le connaissez depuis plus de 2 ans, il est photographe amateur. Il a assisté à plusieurs de vos shoots où vous étiez modèle et lui assistant.

Jamais un regard déplacé, jamais un mot déplacé, toujours bienveillant et vous avez trouvé cela tellement rafraichissant que quand il vous a proposé d’aller manger quelque chose un jour, vous n’y avez vu aucun inconvénient !

Un après-midi, il vous envoie un message pour savoir si vous êtes disponible. Le rendez-vous est fixé, 19H00 à Fort-de-France pour une crêpe.

Une fois sur place, il a une attitude un peu étrange. Il a peut-être passé une sale journée. Il souhaite finalement une boisson et veut faire un tour en voiture. Vous décidez que vous prendrez votre voiture.

Votre crêpe en main, c’est parti ! Une promenade sur les hauteurs de la ville, vous finissez sur un parking qu’il vous a indiqué non loin d’une boîte du nuit. Vous discutez de tout et de rien.

Il vous dit tout à coup « Tu sais ma vie n’est pas simple ces temps-ci ». Enfin, il va se confier car vous avez bien senti qu’il n’est pas bien… et ça tombe bien, côté peines, vous êtes plutôt douée pour l’écoute.

Il vous explique qu’il est en couple depuis 4 ans avec sa petite amie et que depuis 1 an, elle refuse de faire l’amour avec lui.

Vous posez des questions pour mieux comprendre. Il répond : « On était sur l’Hexagone, tout allait bien. Quand elle est rentré ici, je ne sais pas si c’est sa famille… mais elle est entré dans la religion à fond et depuis, elle refuse de coucher avec moi. Elle exige d’être mariée pour que tout recommence comme avant. »

Vous compatissez, il semble complètement perdu. Vous lui demandez « Tu n’as rien contre le mariage et tu l’aimes vraiment non ? » Il acquiesce. Vous répondez : « Alors, maries-toi ! »

Il met la main sur votre genou…

kissa ka alé la ?

…et répond accablé :  » Oui mais non… en attendant, je me disait qu’il me fallait une femme comme toi. »

Vous avez le souffle coupé, vous dégagé néanmoins votre genou. Il en profite pour avancer ses arguments : « Je suis certain que tu as beaucoup à m’offrir pour me réconforter, beaucoup à m’apprendre aussi … Sincèrement, je ne te voyais pas comme ça, mais ça pousse à la curiosité tes textes sexo là sur ton blog… Tu sais, c’est pour ça que je ne voulais pas rester manger sur place parce que si quelqu’un qui connait ma copine nous voit… les choses iront vite et moi, j’aime ma copine ! »

Chers lecteurs, sortons de l’histoire afin que je vous conte la suite car vous l’aurez comprit, c’est une histoire autobiographique.

Ma réponse fut la suivante, avant qu’il sorte de ma voiture : « Ah parce qu’écrire des textes qui traitent de sexualité c’est avoir écrit sur le front baises-moi ? C’est ce qui t’a donné le droit de mettre ta sale main sur mon genou ? En plus tu me rends complice d’une histoire qui n’existe pas en te cachant ! »

Pourquoi écrire seulement maintenant, 2 ans après ? Parce que cette semaine encore, un homme m’a rappelé l’audace que certain peuvent avoir. Les années passent et rien ne change… enfin si, on parle, on écrit, on crie notre colère, nous, les femmes.

Sachez, messieurs, qu’avec moi vos petits secrets honteux et dégueulasses ne sont pas à l’abri.

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