Ma vie sans contraception

Entrons dans le vif du sujet : Pourquoi ce choix ?

Vous savez quoi ? J’en avais marre d’être celle des deux qui se préoccupe de ne surtout pas tomber enceinte.

La mise en place de la contraception féminine est synonyme d’un combat pour la liberté des femmes d’avoir ou non un enfant. Et c’est pourquoi, je ne peux pas être contre les différentes méthodes adoptées par celles qui m’entourent. La liberté de choisir, c’est sacré… J’ai fait un choix qui est aussi une liberté… ma liberté.

Avant même le début de ma vie sexuelle, j’avais compris que mon rôle était de bien « gérer » ce qui se passe entre mes jambes. Les rendez-vous chez le gynéco tous les 6 mois, le suivi de la pilule… ah comme je me sentais spéciale !

Cela m’a permis d’avoir une éducation sexuelle avec une professionnelle dès mes 16 ans (merci maman), de comprendre mon corps, d’en avoir moins peur et apprendre à le respecter avant mon grand saut quelques années plus tard.

J’ai enchainé les années de contraceptions (pilule + préservatif) et toujours aussi bien suivie par un gynéco même hors du territoire pour mes études.

Au début de ma vie sexuelle, ça m’agaçait d’être celle qui veille à prendre ces fichus bonbons tous les jours à la même heure, devoir y penser, mettre une alarme, ne surtout pas l’oublier, toujours l’avoir sur soi…

Puisqu’il s’agit d’un médicament, cela sous-entendait que j’étais malade et qu’il fallait que je me soigne. Je détestais cette sensation.

Après 10 ans, j’ai commencé à faire quelques pauses de quelques mois sans bonbon en gardant le préservatif.

J’étais bien. Plus de contrainte et surtout plus d’inquiétude sur les effets possibles de la pilule sur mon organisme. Il fallait que je trouve une solution pour l’arrêter définitivement sans inquiéter les projets de couple : ne pas avoir d’enfants.

J’ai donc décidé de demander l’installation du stérilet au cuivre. Après moult recherches, c’était ce qui me convenait le mieux. Je ne voulais plus d’intervention hormonale médicamenteuse.

L’installation du stérilet a été terrible… Je ne sais pas si c’est parce que je suis nullipare, mais il a fallut écarter mon col (de l’utérus) avec un outil gynécologique pour faire passer le stérilet.

J’ai pleuré de douleur en serrant la main de la sage femme… et au moment où j’écris, je frissonne et je suis triste de m’être infligé ça. Je me suis dit que la douleur valait bien les 5 années de tranquillité promises, afin de me réconforter. Et je me suis juré de ne pas avoir d’enfants tant la douleur m’a semblé insupportable… (vous imaginez la tête d’un enfant ! respect aux mamans qui lisent).

Si seulement c’était si simple XD

J’ai gardé le stérilet pendant 3 ans. Trois années durant lesquelles j’ai eu des douleurs et l’inquiétude qui va avec. Il fallait contrôler régulièrement (une fois par année minimum. Pour moi 5 fois en 3 ans.). J’avais de grosses pertes blanches tous les jours qui nécessitaient des protèges slip en permanence. Ma gynéco m’avait dit que ça passerait… et puis moi, j’y tenais à ce stérilet qui m’avait fait zapper la pilule ! C’est débile, mais je ne voulais pas avoir autant souffert pour rien, il fallait que ça aille !

Un jour, je ne sais pas pourquoi, j’ai observé l’homme avec qui j’étais. Il était complètement indifférent aux étapes que j’ai emprunté pour « gérer » mon utérus malade du « pouvoir de procréation ». Ce qui comptait après tout c’était que je ne tombe pas enceinte et que je prenne soin de tout ça. Il était certes au courant, mais je ne me rappelle pas avoir vu une once d’inquiétude de son côté. J’ai compris à ce moment là que la contraception c’est une affaire de femme avant tout… et ce fut là mon déclic !

Le problème ne venait pas de lui, mais de la société dans laquelle nous évoluons. C’est simple : la contraception masculine n’est pas très populaire… Faisons un test : pouvez-vous me citez des contraceptions féminines ? Et du côté masculin, pouvez-vous m’en citer autant ?

Poursuivons : Combien d’hommes autours de vous ont déjà usé d’une contraception autre que le préservatif ? Même question pour les femmes.

J’ai décidé d’enlever mon stérilet. Le retrait s’est fait avec beaucoup d’appréhension, mais sans douleur aucune !

Depuis, mon compagnon et moi avons téléchargé une application afin de mieux suivre mon cycle A DEUX et utilisons le préservatif quand cela est nécessaire. Je me sens bien, je ne suis pas malade et je ne me sens plus seule.

Mon cycle régulier me permet d’appréhender sereinement ma vie de femme. Un rendez-vous par année pour un contrôle me suffit.

« Tout va bien dans le meilleur des monde ? » me direz-vous !

Eh bien… depuis, j’ai fait amie-amie avec le syndrome pré-menstruel dont je parlais ici.

2 réflexions sur “Ma vie sans contraception

  • 28 septembre 2019 à 13 h 18 min
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    Coucou,j ai lu cet article avec beaucoup d intérêt… et j ai toujours observé que la contraception qui est une affaire de couple, était systématiquement laissé à la Femme, est ce parceque les conséquences physique nous sont allouées? Enfin je te félicite pour ce petit bout de toi, que tu partages avec nous, car nous nous voyons à travers tes mots… Merci Gros bisou

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    • 29 septembre 2019 à 7 h 32 min
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      Hello ! Avant tout merci pour ce commentaire qui me va droit au coeur ! J’ai tellement hésité à le publier cet article. Mais le nombre de partages et de retours que j’ai eu me rassurent sur le fait que je ne suis pas la seule à penser qu’il y a un problème.
      Il est vrai que c’est notre corps qui est le plus concerné, mais au début nous sommes bien à deux. L’homme devrait se sentir concerné lui aussi (dans mon idéal)… j’espère juste réveiller quelque démissionnaire, ceux là même qui oublient leur partenaire une fois le lit quitté et reviennent le partager sans jamais se soucier de ce qu’ils aiment pourtant tant titiller !
      Gros bisous et reviens quand tu veux 😉

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